- lestement
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• 1605; de leste♦ Avec souplesse et légèreté. ⇒ légèrement. Il « tourna lestement sur lui-même » (Balzac).Synonymes :- vivementlestementadv. D'une manière leste, adroite.⇒LESTEMENT, adv.A. — 1. D'une manière leste (v. ce mot A 1). Courir, danser, marcher, sauter lestement; descendre, grimper, monter lestement un escalier, une échelle; se lever lestement. Il paraît [l'abbé Rose] à deux heures, suivi du bedeau. Ses petits mollets gravissent lestement l'escalier (MUSSET, Lettres Dupuis Cotonet, 1837, p. 523). La veuve (...) relevant lestement sa jupe, du mouvement le plus naturel, découvrait un bas écarlate et le mollet le mieux formé (GIDE, Caves, 1914, p. 851). Nous remontions lestement la pente (...) il marcha jusqu'à la fin comme un jeune homme (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 58).2. D'une manière rapide et avec aisance. Nos caboteurs filaient lestement par un joli vent frais (NODIER, Fée Miettes, 1831, p. 96).B. — Au fig.1. a) Avec dextérité, habileté et en ayant une grande efficacité. Synon. adroitement, rondement. Mener lestement une affaire; s'acquitter lestement d'un travail. Bravo! mon cher, me dit-il, vous avez enlevé ça lestement [une attaque lors d'un combat] (VIGNY, Servit. et grand. milit., 1835, p. 199). Ceux de M. Renouard [des dessins de chats] ont une allure prise sur nature, une vérité de poses fantasques et exactes pourtant, qui rappelle celle de ces animaux si lestement croqués dans certains des albums japonais d'O Kou-Saï (HUYSMANS, Art. mod., 1883, p. 92).b) Synon. de promptement. Putois se rendra à mes ordres, et lestement, ma mignonne (FRANCE, Putois, 1904, p. 67). Quand l'affaire est décidée, il s'agit (...) qu'elle s'exécute lestement, car le succès tient à la surprise (DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 251).2. En mauvaise part. Avec une légèreté qui choque, qui est contraire à la bienséance, d'une manière irréfléchie; en prenant une liberté excessive. Juger un peu, trop lestement qqn; parler trop lestement de qqn/qqc. Il jugeait que j'avais traité trop lestement une question de cette importance (NODIER, Fée Miettes, 1831, p. 188). Il me semble que tu en uses lestement avec Leconte (...) je trouve cela cavalier envers un homme de pareille valeur (FLAUB., Corresp., 1853, p. 382).Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1605 (H. DE SANTIAGO, Considérations, t. 1, p. 478, d'apr. H. Vaganay des Fr. mod., t. 6, p. 63). Dér. de leste; suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 270. Fréq. rel. littér. : XIXe : a) 413, b) 1 039; XXe s. : a) 303, b) 55.
lestement [lɛstəmɑ̃] adv.ÉTYM. 1605, sens II; de leste.❖———I Vx. D'une manière élégante. || « Tous les gens de cette cavalcade étaient vêtus et montés fort lestement » (Furetière, 1690).———II1 Avec souplesse et légèreté. ⇒ Alertement, légèrement. || Marcher, sauter, danser lestement. || Descendre lestement un escalier (→ Coup, cit. 63). || Se lever, sauter du lit lestement (→ Aurore, cit. 14).1 (…) il ramena son pied gauche (…) tourna lestement sur lui-même, vint saisir sa peureuse compagne (…)Balzac, Séraphîta, Pl., t. X, p. 465.1.1 J'enlève adroitement le porte-feuille, je le lui rends, et franchissant lestement le taillis, laissant le cheval, de peur que le bruit qu'il eût fait n'eût réveillé nos gens, nous gagnons, en toute diligence, le sentier qui devait nous sortir de la forêt.Sade, Justine…, t. I, p. 60.2 Fig. et littér. Avec habileté, dextérité, promptitude. || Se tirer lestement d'un mauvais pas, d'une besogne pénible (→ Laborieusement, cit.). || Mener lestement une affaire. ⇒ Galamment, rondement.3 Littér. Avec une légèreté répréhensible, sans réflexion; sans égards, sans respect des convenances.2 Il me semble que l'empereur d'aujourd'hui traite un peu lestement les prêtres, les moines et le pape.D'Alembert, Lettre au roi de Prusse, 11 mai 1781.❖CONTR. Lourdement, maladroitement. — Gravement.
Encyclopédie Universelle. 2012.